Gestion des adventices au moyen des cultures intermédiaires multi-services : potentiels et limites

Gestion des adventices au moyen des cultures intermédiaires multi-services : potentiels et limites

Cordeau S., Moreau D. (2017). Agroécologie, AgroSup Dijon, INRA, Université Bourgogne Franche-Comté, F-21000 Dijon

Résumé : 

Les systèmes agroécologiques proposent de tirer profit des services rendus par les interactions biotiques pour rendre les systèmes plus durables, moins utilisateurs d’intrants. Les couverts d’interculture ont une action de régulation des adventices qui se fait directement par (i) compétition pour les ressources (lumière, eau, azote) et (ii) allélopathie. Cet article ne traitera pas des actions indirectes des couverts (ex. en favorisant certains organismes prédateurs de graines adventices). Les couverts réduisent la germination des adventices, et les concurrencent dans leur développement et croissance. La régulation par compétition varie en fonction des caractéristiques relatives des espèces adventices et de couverts et de leur agencement en mélange (choix d’espèce, densité relative) et des ressources disponibles pour que ce couvert soit en mesure de produire de la biomasse et limiter l’accès à la lumière pour les adventices. Il n’y a pas d’évidence dans la littérature scientifique sur le fait que maximiser la diversité végétale maximise la régulation biologique des adventices. La dynamique des adventices sous couverts est mal connue, par exemple leur capacité à grainer et remplir le stock semencier. Les couverts d’interculture ne régulent que les adventices qui émergent à cette période. Implantés en fin d’été-automne, ils vont réguler des adventices automnales, différentes de celles qui lèveront dans la culture de printemps suivante. L’intérêt des couverts pour la gestion des adventices doit donc s’envisager à l’échelle du système de culture.

Mots-clés : Régulation biologique, Compétition, Allélopathie, Lumière, Azote, Interculture

Abstract: Multiple-services cover crops for weed management : potential and limitations

Agroecological cropping systems tend to maximise ecosystem services provided by interactions between organisms in order to increase their sustainability and decrease their reliance on external inputs. Cover crop control weeds directly by (i) competition for resources (water, nitrogen, light) and (ii) allelopathy. This paper does not deal with indirect effects of cover crops (ex. enhancing weed seed predators). Cover crops reduce weed germination and compete weed during their development and growth. The effectiveness of weed control varies according to the weed species identity, the cover crop mixes (species and relative density), and available resources to produce biomass and limit light transmittance to the ground. There is no evidence in the literature that increasing cover crop species diversity increases weed control. There are still knowledge gaps on the weed dynamic in cover crops, in particular on the ability of weed to produce seeds and replenish the soil seed bank. Cover crops suppress weeds that have a comparable phenology, i.e. late summer and early autumn sown cover crops control autumn emerging weeds, but not weed species that will emerge in the succeeding spring cash crop. This calls for management strategies that are designed at the cropping system level rather than on an annual base.

Keywords: Biological control, Competition, Allelopathy, Light, Nitrogen, Fallow period 

Correspondance : stephane.cordeau@inra.fr 

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Date de modification : 24 avril 2023 | Date de création : 13 décembre 2017 | Rédaction : Laure TRANNOY