Contexte

Contexte

La production agricole s'est fortement accrue à partir des années 1950, notamment grâce aux intrants chimiques. Aujourd'hui, des raisons environnementales et de santé ont conduit à la mise en place du plan ECOPHYTO en France et de la directive européenne (2009/128) qui visent à réduire les risques et les usages des produits phyto-sanitaires. Ce contexte nécessite de repenser la gestion des bioagresseurs des cultures, parmi lesquels les adventices ("mauvaises herbes") dont la gestion par des méthodes alternatives est difficile à intégrer dans la conception de systèmes de culture économes en produits phytosanitaires (INRA, 2010) .

Les enjeux sont de plusieurs ordres :

  • Économiques : Si les adventices peuvent causer d'importantes baisses de rendement et de qualité du fait de leurs effets directs (compétition avec la culture) et indirects (vecteur de maladies, augmentation du temps de travail de l'agriculteur) (Oerke, 2006). Le contrôle des adventices est essentiel pour le maintien de la production agricole, afin de relever le double défi de nourrir une population mondiale toujours croissante et de remplacer les énergies fossiles par des sources d'énergies d'origine agricole.
  • Agronomiques : Il n'existe aujourd'hui aucune technique curative aussi efficace que les herbicides . De plus, le nombre d'espèces adventices résistantes aux herbicides augmente continuellement, compliquant le contrôle chimique et amenant parfois à des impasses techniques (http://www.weedscience.org). Pour réduire l'usage des herbicides, il est donc nécessaire de combiner plusieurs techniques de gestion des adventices : préventives et curatives. Ces techniques agissent à moyen et à long terme. En effet, les semences adventices survivent pendant des années dans le sol (Gardarin et al, 2010b) et se dispersent dans les paysages (Menalled et al, 2000) ; elles tamponnent ainsi les effets des techniques. Le contexte actuel d'augmentation de fréquences des aléas climatiques et de changement global augmente ces difficultés de gestion des adventices.
  • Environnementaux : Les herbicides et leurs dérivés sont les polluants majeurs des eaux de surface et de profondeur (www.ifen.fr). Identifier des leviers de gestion durable des adventices et économes sur les grandes cultures permettrait de diminuer l’usage des herbicides sur de grandes surfaces à l’échelle nationale.
  • Écologiques : Les adventices contribuent aux services écosystémiques produits par l'agroécosystème : elles constituent l'essentiel de la biodiversité végétale des paysages agricoles (Petit et al, 2011) et représentent une ressource trophique importante pour de nombreuses autres composantes de la biodiversité, dont les pollinisateurs (Marshall et al, 2003).
  • Règlementaires : Le contrôle des adventices est rendu plus compliqué et risqué (sélection accrue de biotypes résistants) par la réduction du nombre de substances actives disponibles suite au règlement (CE) N°1107/2009 qui régit l’inscription des substances au niveau européen et les homologations des produits au niveau des états membres.

Date de modification : 24 avril 2023 | Date de création : 12 mai 2015 | Rédaction : Stéphanie Potok